Chapitre 1:théorie des ensembles
Théorie des ensembles
Ce chapitre est consacré aux notions élémentaires et aux concepts généraux de la théorie des ensembles ,
dont on a besoin pour une introduction moderne à la théorie du calcul de probabilité
1) Définitions On appelle ensemble toute liste ou toute collection d’objets bien définis. On appelle
éléments ou nombres de l’ensemble les objets appartenant à l’ensemble.On écrit PεA si p est un élément
de l’ensemble A. Si chaque élément de A appartient aussi à un ensemble B c’est-à-dire si p ε A implique p ε
B,on dit alors que A est un sous-ensemble de B , ou que A est contenu dans B , ce que l’on écrit
Deux ensembles sont identiques si chacun d’eux est contenu dans l’autre ; on écrit
alors A = B ssi .On représente les négations de
. On particularise un ensemble donné soit en dénombrant
ses éléments soit en établissant des propriétés caractérisant ses éléments ex : A = { 1 ; 3 ; 5 ; 7 ; 9 }
signifie que A est l’ensemble constitué des nombres 1 ; 3 ; 5 ; 7 et 9
signifie que B est l’ensemble des nombres premiers inférieurs à 15
nous pouvons observer que :
Sauf indication contraire, on suppose que tous les ensembles considérés sont des sous-ensembles d’un
certain ensemble que l’on appelle l’ensemble universel et que l’on note U.On utilise également la notation
pour désigner l’ensemble vide ou nul c’est-à-dire l’ensemble qui ne contient aucun élément.
On considère que cet ensemble est un sous-ensemble de tout autre ensemble ex : U peut représenter V
l’ensemble des nombres naturels , W l’ensemble des nombres entiers, Y l’ensemble des réels Dans
l’étude de la population humaine, l’ensemble universel est constitué de tous les habitants de la Terre.
Opérations sur les ensembles Soient A et B des ensembles arbitraires La réunion de A et B que l’on désigne par
AUB est l’ensemble des éléments qui appartiennent à A ou à B L’intersection de A et de B que l’on désigne par A ∩ B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à la fois à A et à B La différence entre A et B que l’on note A \ B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à A mais pas à B
Le complémentaire de A que l’on désigne par
est l’ensemble des éléments qui n’appartiennent pas à A ex : soient A = { 1 ; 2 ; 3 ; 4 } , B = { 3 ; 4 ; 5 ; 6 } , U = { 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; . . . }Lois d’algèbre des ensembles 1)
4) Loi de distributivité 5) Loi d’identité 6) Loi de complémentarité 7) Loi de De Morgan Exercices
U = { 1 ; 2 ; 3 ; . . . ; 8 ; 9 } A = { 1 ; 2 ; 3 ; 4 } B = { 2 ; 4 ; 6 ; 8 } C = { 3 ; 4 ; 5 ; 6 }
Détermine :
Dénombrement par comptage direct
1) Arrangements avec répétition Exemple De combien de manières peut-on tirer successivement, avec
remise, trois boules dans une urne qui contient quatre boules numérotées de 1 à 4 ? On représente les
possibilités de tirage sur un diagramme en arbre
1ère boule 2ème boule 3ème boule résultats
Il y a donc 4x4x4 =64 manières de trier, avec remise, trois boules numérotées de 1 à 4 On appelle ce
procédé un arrangement avec répétition .
Définition
Tout arrangement avec répétition de n objets pris p à p est une liste de p objets, distincts ou non, choisis parmi les n objets donnés Deux listes peuvent différer soit par la nature des éléments soit par l’ordre des éléments Le nombre d’arrangements avec répétition de n objets pris p à p est noté
Exemples 1) Combien peut-on écrire de nombres de trois chiffres distincts de 0 ?
Soit C = { 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 } Il y a autant de nombres de trois chiffres significatifs qu’il y a d’arrangements avec répétition des neuf chiffres pris trois à trois
2) De combien de manières peut-on tirer, successivement et avec remise, trois boules dans une urne en contenant cinq ?
Remarque : principe fondamental de l’analyse combinatoire Si une procédure quelconque peut être représentée de n1 façons différentes, si après cette procédure une deuxième procédure peut être représentée de n2 façons différentes, et si après cette procédure une troisième procédure peut être représentée de n3 façons différentes, et ainsi de suite, alors le nombre de façons différentes permettant d’exécuter les procédures dans l’ordre indiqué est égal au produit n1 . n2 . n3 . …
Exemple Supposons qu’une plaque d’immatriculation contienne deux lettres distinctes suivies de trois
chiffres dont le premier est différent de zéro. Combien de plaques différentes peut-on imprimer ?
Il y a : 26 . 25 . 9 . 10 . 10 = 585 000 plaques différentes possibles à imprimer
2) Arrangements sans répétition
Exemple : de combien de manières peut-on tirer successivement, sans remise, trois boules dans une urne
qui contient quatre boules numérotées de 1 à 4 ?
On représente les possibilités de tirage sur un diagramme en arbre Il y a: 4 . 3 . 2 = 24 possibilités de
tirer sans remise trois boules numérotées
Définition
Tout arrangement sans répétition de n objets pris p à p est une liste de p objets distincts choisis
parmi les n objets distincts donnés Le nombre d’arrangements sans répétition de n objets pris p
à p est noté A
Formule A = n . ( n – 1 ) . ( n – 2 ) . … . ( n – p + 2 ) . ( n – p + 1 )
Exemple De combien de manières différentes 14 élèves peuvent-ils former une équipe de football si l’on
indique la place que doit occuper chaque joueur ?
Le nombre d’équipes possibles est : A = 14 . 13 . 12 . 11 . 10 . 9 . 8 . 7 . 6 . 5 . 4 = 14 529 715 200
3) Permutations sans répétition
Exemple De combien de manières peut-on classer 3 personnes par ordre de préférence ?
Supposons que les initiales des noms des personnes soient A, B et C
Place occupée par A Place occupée par B Place occupée par C
3 2 1 Il y a 3 . 2 . 1 = 6 possibilités de classer les 3 personnes
Définition Toute permutation sans répétition de n objets est une liste de n objets distincts.
C’est donc une permutation d’un ensemble de n éléments. Le nombre de permutations sans
répétition de n objets est noté Pn Formule Pn = n . ( n – 1 ) . ( n – 2 ) . … . 2 . 1 7
Remarques
- Pn = A
- Nouvelles notations
Le produit des n premiers naturels non nuls se note n ! et se lit factorielle de n n ! = n . ( n – 1 ) . ( n – 2 ) . … . 3 . 2 . 1 Par convention : 0 ! = 1 Nouvelle présentation des formules antérieures A = Pn = n ! Exemples 1) De combien de manières différentes 11 élèves peuvent-ils former une équipe de football si l’on indique la place que doit occuper chaque élève ? P11 = 11 . 10 . 9 . 8 . 7 . 6 . 5 . 4 . 3 . 2 . 1 = 39 916 800 manières différentes 2) Combien peut-on former d’anagrammes du mot « chien » ? P5 = 5 . 4 . 3 . 2 . 1 = 120 3) Combien peut-on former de nombres de 5 chiffres à l’aide des chiffres 0 ; 1 ; 2 ; 3 et 4 ? P5 = 5 . 4 . 3 . 2 . 1 = 120 4) Permutations avec répétitions Le nombre de permutations de n objets dont n1 sont semblables, n2 sont semblables, … , ni sont semblables est Exemples 1) Supposons que l’on veuille former tous les mots de 5 lettres possibles à partir du mot « LILLE » Il y a 5 ! = 120 permutations possibles des objets L1, I, L2, L3, E quand les 3 « L » sont distincts Puisqu’il y a 3 ! = 6 façons différentes de placer les 3 « L », il ya donc = = 20 mots différents de 5 lettres qui peuvent être formés à partir des lettres du mot « LILLE » 2) Combien de signaux différents, chaque signal étant constitué de 8 pavillons alignés verticalement, peut-on former à partir d’un ensemble de 4 pavillons rouges indiscernables, 3 pavillons blancs indiscernables et un pavillon bleu ? Il y a : = = 280 signaux différents possibles III . Dénombrement par comptage indirect 1) Combinaison sans répétition Exemple De combien de manières différentes peut-on élire 3 personnes parmi 5 ? Résoudre le problème revient à compter le nombre de sous-ensembles de 3 éléments inclus dans un ensemble A de 5 éléments Il existe A = 60 injections appliquant { 1 ; 2 ; 3 } dans A Une même partie de 3 éléments de A est déterminée par plus d’une injection appliquant { 1 ; 2 ; 3 } dans A Il existe 6 injections appliquant { 1 ; 2 ; 3 } sur une même partie de A Il suffit en effet de permuter les trois images entre elles Dès lors, le nombre de sous-ensembles de 3 éléments inclus dans un ensemble comprenant 5 éléments est égal à = = 10 Définition Toute combinaison sans répétition de n objets pris p à p est une liste de p objets distincts choisis parmi les n objets donnés, deux listes différant uniquement par la nature de leurs éléments Le nombre de combinaisons sans répétition de n éléments pris p à p est noté C Formule C = = Exemples 1) Combien peut-on former de sous-ensembles de 7 éléments dans un ensemble de 15 éléments , C = = = = = 15 . 13 . 11 . 3 = 6 435 2) Il faut élire 3 délégués dans une classe de 28 élèves. De combien de manières peut-on réaliser cette élection ? C = = = 28 . 9 . 13 = 3 276 3) Sept chevaux sont départ d’une course. Combien y a-t-il de tiercés dans le désordre possibles ? C = = = 7 . 5 = 35 2) Propriétés des C
- « n Î V : C = 1 C = n C = n C = 1
En effet : C = = 1 C = = n C = = = n C = = = 1
- « n, p Î V : p £ n C = C
En effet : C = C = =
- « n, p Î V : p £ n C = C + C
En effet C + C = + = = = = = C 3) Triangle de Pascal Considérons les suites de nombres entiers C disposés dans le tableau suivant :
n | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | … | p |
0 | C | ||||||||
1 | C | C | |||||||
2 | C | C | C | ||||||
3 | C | C | C | C | |||||
4 | C | C | C | C | C | ||||
5 | C | C | C | C | C | C | |||
6 | C | C | C | C | C | C | C | ||
… | … | … | … | … | … | … | … | … | |
n | C | C | C | C | C | C | C | … | C |
Dans ce tableau, on considère les nombres situés dans les cases disposées de la manière suivante :
x | y |
z |
En posant x = C , il vient y = C et z = C En vertu de la propriété 3, on a x + y = z et compte tenu de la propriété 1, on obtient le tableau suivant, appelé triangle de Pascal
n | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 |
0 | 1 | ||||||
1 | 1 | 1 | |||||
2 | 1 | 2 | 1 | ||||
3 | 1 | 3 | 3 | 1 | |||
4 | 1 | 4 | 6 | 4 | 1 | ||
5 | 1 | 5 | 10 | 10 | 5 | 1 | |
6 | 1 | 6 | 15 | 20 | 15 | 6 | 1 |
4) Binôme de Newton « n Î V0, « a, x Î Y : ( a + x )m = C am + C am-1 x + … + C xm Exemples 1) ( a + b )3 = C a3 + C a2 b + C a b2 + C b3 = a3 + 3 a2 b + 3 a b2 + b3 2) ( x – 3 )3 = C x4 + C x3 . ( – 3 ) + C x2 . ( – 3 ) . 2 + C x . ( – 3 ) . 3 + C . ( – 3 ) . 4 = x4 + 4 x3 . ( – 3 ) + 6 x2 . 9 + 4 x . ( – 27 ) + 1 . 81 = x4 – 12 x3 + 54 x2 – 108 x + 81 3) ( 2 x – 3 y )5 = C ( 2 x )5 + C ( 2 x )4 . ( – 3 y ) + C ( 2 x )3 . ( – 3 y )2 + C ( 2 x )2 . ( – 3 y )3 + C ( 2 x ) ( – 3 y )4 + C ( – 3 y )5 = 32 x5 + 5 . 16 x4 . ( – 3 y ) + 10 . 8 x3 . 9 y2 + 10 . 4 x2 . ( – 27 y3 ) + 5 . 2x . 81 y4 + 1 ( – 243 y5 ) = 32 x5 – 240 x4 y + 720 x3 y2 – 1 080 x2 y3 + 810 x y4 – 243 y5 Exercices 1) Effectue : a) ( x² + y ) = b) ( 2 x – 3 ) = 2) Détermine le triangle de Pascal pour n = 10 3) Dans le développement du binôme de Newton indiqué, détermine, sans effectuer , le terme dont l’exposant de x est : a) dans ( x + a ) b) 12 dans ( 2 a – 3 x³ ) c) -2 dans ( x – ) d) 0 dans ( 2 x² + ) 4) Développe ( 1 + ) . Calcule ensuite lim ( 1 + ) mà +¥ 5) Démontre que : a) = C + 2 C + C b) = C + C c) C + C + C + … + C = 2 d) C – C + C – … + ( – 1 ) C = 0