Le passé simple est réservé à la langue écrite. Il souligne le fait qu’une action passée, unique et ponctuelle, est terminée ou bien elle est venue interrompre une autre action ou situation en cours.
Exemple :
En 1999 je partis en vacances en Egypte.
À vélo je roulai au bord de la seine à Paris.
Pendant que je visitais Paris je pris beaucoup de photos.
Emploi :
1) action unique, ponctuelle et terminée dans le passé.
Ex : en 1999, je partis en vacances en Egypte.
2) actions qui se succèdent dans le passé (souligne le déroulement de ces actions).
Ex : à vélo je roulai au bord du Nil puis je visitai le Caire.
3) action nouvelle qui introduit un changement par rapport à une situation donnée dans le passé.
Ex : Pendant que je visitais Paris je pris beaucoup de photos.
Attention : Le passé simple est un temps réservé à la langue écrite. À l’oral on préfère utiliser le passé composé.
Ex : en 1999 je suis parti en vacance en Egypte .
Formation :
Pour former le passé simple on utilise le radical de l’infinitif auquel on ajoute, selon les groupes de verbes, les terminaisons suivantes :
Groupe en er :
Aimer
j’aimai nous aimâmes
tu aimas vous aimâtes
il/elle/on aima ils/elles aimèrent
Finir
je finis nous finîmes tu finis vous finîtes il/elle/on finit ils/elles finirent
Groupe en re :
Vendre
je vendis nous vendîmes tu vendis vous vendîtes il/elle/on vendit ils/elles vendirent
Les verbes avoir et être sont irréguliers.
Avoir
j’eus nous eûmes tu eus vous eûtes il/elle/on eut ils/elles eurent
Être
je fus nous fûmes tu fus vous fûtes il/elle/on fut ils/elles furent
Remarques
Les verbes venir et tenir ainsi que leurs composés (revenir, retenir,…) ont une conjugaison particulière au passé simple.
Venir
je vins nous vînmes tuvins vous vîntes il/elle/on vint ils/elles vinrent
Tenir
je tins nous tînmes tu tins vous tîntes il/elle/on tint ils/elles tinrent
Les verbes en –oir sont irréguliers (voir liste verbes irréguliers).
savoir
je sus nous sûmes tu sus vous sûtes il/elle sut ils/elles surent
Les verbes en –cer prennent un ç avant la terminaison (mise à part la 3e personne du pluriel).
commencer
je commençai nous commençâmes tu commençai vous commençâtes il/elle commença ils/elles commencèrent
Les verbes en –ger prennent un e avant la terminaison (mise à part la 3e personne du pluriel).
manger
je mangeai nous mangeâmes tu mangeas vous mangeâtes il/elle mangea ils/elles mangèrent
Exercices sur le texte :
En 1804 M. Myriel était curé de Brignolles. Il était déjà vieux et vivait dans une retraite profonde. Vers l’époque du couronnement, une petite affaire de sa cure, on ne sait plus trop quoi, l’amena à Paris. Entre autres personnes puissantes il alla solliciter pour ses paroissiens M. le cardinal Fescha. Un jour que l’empereur était venu faire visite à son oncle le digne curé, qui attendait dans l’antichambre, se trouva sur le passage de sa majesté. Napoléon se voyant regardé avec une certaine curiosité par ce vieillard, se retourna, et dit brusquement : – Quel est ce bonhomme qui me regarde ? – Sire, dit M. Myriel, vous regardez un bonhomme, et moi je regarde un grand homme. Chacun de nous peut profiter. L’empereur, le soir même, demanda au cardinal le nom de ce curé, et quelque temps après M. Myriel fut tout surpris d’apprendre qu’il était nommé évêque de Digne. Qu’y avait-il de vrai, du reste, dans les récits qu’on faisait sur la première partie de la vie de M. Myriel ? Personne ne le savait. Peu de familles avaient connu la famille Myriel avant la révolution. M. Myriel devait subir le sort de tout nouveau venu dans une petite ville où il y a beaucoup de bouches qui parlent et fort peu de têtes qui pensent. Il devait le subir, quoiqu’il fût évêque et parce qu’il était évêque. Mais, après tout, les propos auxquels on mêlait son nom n’étaient peut-être que des propos ; du bruit, des mots, des paroles ; moins que des paroles, des palabres, comme dit l’énergique langue du midi. Quoi qu’il en fût, après neuf ans d’épiscopat et de résidence à Digne, tous ces racontages, sujets de conversation qui occupent dans le premier moment les petites villes et les petites gens, étaient tombés dans un oubli profond. Personne n’eût osé en parler, personne n’eût même osé s’en souvenir. M. Myriel était arrivé à Digne accompagné d’une vieille fille, mademoiselle Baptistine, qui était sa sœur et qui avait dix ans de moins que lui. Ils avaient pour tout domestique une servante du même âge que mademoiselle Baptistine, et appelée madame Magloire, laquelle, après avoir été la servante de M. le Curé, prenait maintenant le double titre de femme de chambre de mademoiselle et femme de charge de monseigneur. Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, douce ; elle réalisait l’idéal de ce qu’exprime le mot « respectable » ; car il semble qu’il soit nécessaire qu’une femme soit mère pour être vénérable. Elle n’avait jamais été jolie ; toute sa vie, qui n’avait été qu’une suite de saintes œuvres, avait fini par mettre sur elle une sorte de blancheur et de clarté ; et, en vieillissant, elle avait gagné ce qu’on pourrait appeler la beauté de la bonté. Ce qui avait été de la maigreur dans sa jeunesse était devenu, dans sa maturité, de la transparence ; et cette diaphanéité laissait voir l’ange. C’était une âme plus encore que ce n’était une vierge. Sa personne semblait faite d’ombre ; à peine assez de corps pour qu’il y eût là un sexe ; un peu de matière contenant une lueur ; de grands yeux toujours baissés ; un prétexte pour qu’une âme reste sur la terre. Madame Magloire était une petite vieille, blanche, grasse, replète, affairée, toujours haletante, à cause de son activité d’abord, ensuite à cause d’un asthme. À son arrivée, on installa M. Myriel en son palais épiscopal avec les honneurs voulus par les décrets impériaux qui classent l’évêque immédiatement après le maréchal de camp. Le maire et le président lui firent la première visite, et lui de son côté fit la première visite au général et au préfet. L’installation terminée, la ville attendit son évêque à l’œuvre.